Protection du climat
De 1900 à 2022, la population mondiale a quintuplé, passant de 1,6 à 8 milliards d’êtres humains. Mais les besoins mondiaux en énergie primaire ont plus que décuplé.
Les rejets de gaz à effet de serre, liés à la combustion de sources d’énergie fossiles, augmentent très vite eux aussi. Ils sont surtout imputables à la production d’électricité dans les centrales à charbon et à gaz.
La problématique du climat associée à l’augmentation, probablement continue, des besoins en énergie de la planète obligent les hommes politiques, les économistes et les scientifiques à rechercher des solutions permettant de contenir l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Les technologies énergétiques non fossiles qui respectent le climat comme l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables sont aujourd’hui plus que jamais nécessaires.
L’énergie hydraulique et l’énergie nucléaire en tête
En Suisse, l’énergie hydraulique, l’énergie nucléaire et l’énergie éolienne sont les énergies qui produisent le moins de gaz à effet de serre par kilowattheure. C’est le résultat des travaux de recherche de ’Institut Paul Scherrer (PSI) qui fait partie de l’EPF. Depuis plusieurs années, il calcule et compare les incidences des différentes techniques de production d’électricité sur l’environnement et la santé (voir colonne en marge). Pour ce faire, les scientifiques prennent en compte toute la chaîne énergétique, de A à Z – donc, dans le cas de l’énergie nucléaire, de la mine d’uranium à la démolition des centrales nucléaires et à la construction de dépôts en couches géologiques profondes pour l’élimination des déchets radioactifs.
La méthode holistique du PSI montre que la filière nucléaire produit très peu de gaz à effet de serre par rapport au courant qu’elle fournit. Ne générant que 10-20 grammes d’équivalent CO₂ par kilowattheure (part du réseau comprise), l’énergie nucléaire est très respectueuse du climat.
Un bilan de CO₂ amélioré
Le bilan de CO₂ de l’énergie nucléaire dépend fortement de la méthode employée pour enrichir le combustible uranium et de l’origine du courant. Car c’est l’enrichissement qui consomme le plus d’énergie. Pour obtenir davantage d’informations sur les intrants énergétiques au sein de la filière nucléaire, cliquez ici.
Depuis un certain temps, les centrales nucléaires suisses utilisent de l’uranium enrichi par des centrifugeuses modernes ou par le blending. Si le courant qui alimente ces centrifugeuses est d’origine nucléaire ou renouvelable, le bilan de CO₂ est particulièrement positif.
Les très faibles émissions de CO₂ de l’énergie nucléaire vont de pair avec une haute efficience énergétique.
Un grand potentiel pour la planète
La production d’électricité génère à elle seule, en moyenne mondiale, 40% des émissions de gaz à effet de serre. C’est devenu un problème central de la politique climatique. Comparativement à cela, la production de courant suisse se classe très bien grâce à l’énergie hydraulique et à l’énergie nucléaire puisqu’elle n’est responsable que de 2 à 3% de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre du pays. Le potentiel de réduction de CO₂ est nettement supérieur dans le domaine des transports et du chauffage qui génère les 2/3 environ des émissions suisses.
L’énergie nucléaire couvre environ dix pour cent des besoins en électricité de la planète, et l’énergie hydraulique environ 16 pour cent. Les déchets, la biomasse, la géothermie, l’éolien et le solaire contribuent à eux tous à environ dix pour cent. Ainsi, au total, un tiers du courant mondial est produit en générant peu de CO₂. Les deux tiers restants sont issus de centrales à charbon, à gaz et à mazout. Le développement de l’énergie nucléaire et des énergies renouvelables respectueuses du climat peut contribuer à réduire sensiblement les rejets de CO₂.
Le mix électrique suisse respecte le climat
La Suisse dispose d’ores et déjà – tout comme la France, qui est également favorable au nucléaire – d’un mix électrique très respectueux du climat grâce à l’énergie hydraulique et à l’énergie nucléaire.
Si l’énergie que produit la Suisse dans ses centrales nucléaires était produite dans des centrales à cycle combiné, la quantité de CO₂ rejetée dans l’atmosphère équivaudrait à celle générée par l’ensemble du trafic routier en Suisse, à savoir plus de 10 millions de tonnes par an, soit environ un cinquième des émissions de gaz à effet de serre suisses actuelles.
En Autriche, pays qui ne possède pas le nucléaire, un tiers environ de l’électricité est produit à partir du charbon, du pétrole et du gaz naturel. Au Danemark, cette proportion s’élève à plus des 2/3, en Italie, à plus de 80% et en Pologne à 98%. L’Allemagne, à l’orientation politique «verte», produit plus d'un tiers de son électricité à partir de matières premières fossiles. Cette valeur n’a que légèrement baissé au cours de la dernière décennie malgré le développement massif des centrales éoliennes et solaires.
Les objectifs climatiques en danger
Depuis le début de l’industrialisation, la température moyenne de la Suisse a augmenté d’un tiers de plus qu’ailleurs dans les terres de l’hémisphère nord. Le changement climatique a ici un effet plus prononcé qu’en moyenne dans le monde. La réduction des gaz à effet de serre est donc dans notre intérêt particulier.
La Suisse rencontre toutefois quelques difficultés à atteindre ses objectifs de réduction définis dans la loi sur le CO₂ et dans des accords internationaux – malgré la taxe CO₂ sur les combustibles fossiles décidée en 2005 et l’introduction d’un centime climatique sur l’essence et le diesel prélevé sur la base du volontariat, qui a de nouveau été supprimée lors de l’entrée en vigueur de la révision de la loi sur le CO₂ Entre 1990 et 2016, elle est certes parvenue à réduire de 23 pour cent sa consommation de combustibles dans le cadre de la production de chauffage. Mais dans un même temps, la consommation de carburants pour le trafic a tout d’abord très légèrement augmenté avant d’atteindre un maximum en 2008. Elle recule à nouveau depuis quelques années seulement – toutefois de manière modérée –, et se situe actuellement à son niveau de 1990.
La Suisse s’est fixé comme objectifs climatiques de réduire ses émissions de gaz à effet de 20% par rapport à leur niveau de 1990 d’ici à 2020. La taxe sur le CO₂ joue un rôle majeur dans la réalisation de cet objectif. Le commerce des droits d’émission intervient lui aussi par exemple pour compenser les émissions à l’étranger à un prix abordable, par exemple les émissions dues au trafic.
Enfin, outre des mesures d’économie et d’amélioration de l’efficience dans les secteurs du bâtiment, de l’industrie et de l’agriculture, le courant écologique jouera un rôle important pour remplacer les sources d’énergie fossiles. L’électricité nucléaire fiable et rejetant peu de CO₂ pourrait elle aussi apporter une contribution majeure.
L’évolution mondiale montre qu’au vu des effets dévastateurs de l’énergie fossile sur la santé, la nature et le climat, de nombreux pays misent sur l’énergie nucléaire.
Changement climatique : La Suisse est concernée
Le climat de la Terre change et la Suisse est particulièrement concernée par cette évolution. Voir le dernier rapport de l’Office fédéral de l’environnement, qui pointe les responsables des émissions de gaz à effet de serre en Suisse et illustre l’évolution climatique et ses conséquences sur la nature, la santé, l’économie et la société helvétiques.
Les flux de courant en Europe
Les flux de courant sur le réseau européen changent d’une minute à l’autre. Quelle quantité d’électricité la Suisse importe et exporte-t-elle? Quel est l’impact de cette électricité sur le climat? L’électricité produite par les pays européens et échangée entre eux de manière continue est-elle respectueuse du climat? Pour le savoir, il suffit d'un coup d’œil sur l’Electricitymap!
Protection du climat et énergie nucléaire
Cette prise de position montre pourquoi la protection efficace du climat a besoin de l'énergie nucléaire.
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Un nombre toujours croissant d’activistes écologistes s’engagent pour l’énergie nucléaire. Le film « Pandora’s Promise » de Robert Stone se penche sur leurs arguments et montre pourquoi l’énergie nucléaire fait partie de la solution dans la lutte contre le changement climatique et l’appétit énergétique croissant de la Terre. En savoir plus.
Une électricité respectueuse du climat pour la Suisse
Comment couvrir les besoins d’électricité de la Suisse à l’avenir? L’Institut Paul Scherrer compare les perspectives d’électricité sans CO₂ pour le mix électrique suisse dans Le Point sur l’énergie n° 15. à Climat, Environnement